La poésie jeunesse, c’est maintenant!

Petit retour sur le Café-Poésie « Vitamine P, poésie jeunesse » du dimanche 29 novembre à l’Heure Bleue de Saint Martin d’Hères dans le cadre du festival Gratte-Monde 2015 organisé par la Maison de la poésie Rhône-Alpes : une sorte de « condensé » que je renommerai « Poésie obligatoire pour tous » !

dumortier

« Ce matin, nous allons parler, autour d’un café, de poésie jeunesse. Alors poésie, poésie jeunesse, poésie pour la jeunesse ? Poésie avec la jeunesse ? Qu’est-ce que c’est ? »

Le festival Gratte-monde qui se fait cette année une nouvelle peau toute neuve et que je remercie pour son invitation à animer cette rencontre nous propose une introduction toute simple, en apparence : « La poésie, pourquoi, pour qui, comment ? Comment la poésie permet de vivre et de grandir». J’espère que nous aurons le temps de tourner autour de ces trois questions et de ne surtout pas y répondre complètement, afin que chacun reparte avec une petite faim à l’oreille.

Pour échanger avec vous, nous sommes en présence de :

Mateja Bizjak-Petit, auteur, metteur en scène, traductrice et directrice du Centre de Créations pour l’Enfance (Maison de la poésie) de Tinqueux dans la Marne et directrice artistique du « Carré Blanc » à Tinqueux. Créatrice du Passeport culturel pour les habitants de Tinqueux, du marché de la poésie jeunesse, d’une collection de livres de poésie jeunesse et d’une antenne slovène, etc, etc!

David Dumortier : poète, magicien, homme de spectacle pour ceux qui ont eu la chance de le voir hier. Là, tout de suite, David Dumortier me demande d’abréger  la présentation car il sentait venir le déroulé du CV à prises multiples , et il a bien eu raison. C’eût été trop long.

Claire Rengade : comédienne, metteur en scène et auteur. Là aussi, Claire Rengade a eu la même réaction que David Dumortier, alors je suis passée à :

Pierre Soletti, poète agité : à la fois auteur, lecteur, dessinateur, peintre, « exposeur », performeur, bidouilleur de sons … J’ai pu tout dire ou presque !

Et puis, son nom n’était pas sur le programme alors je n’avais pas grand-chose à dire pour le présenter mais Tom Astral (slameur, animateur) était avec nous et c’était très bien.

D’ emblée , en me coupant allègrement la parole pour m’éviter de noyer le propos, David Dumortier a proposé qu’il ne serait d’accord avec personne et que si tout le monde faisait pareil, on serait d’accord. Alors, on a tous été d’accord de ne pas être d’accord (et même avec soi-même parfois) et on a parlé, en vrac et dans le désordre, de :

Poésie heureusement,  de l’importance d’en lire, de passer le monde aux enfants, et aussi des enfants qui transmettent le monde, d’édition jeunesse de poésie, de collections de poésie pour la jeunesse, de grand-mère qui parle trois langues et les mélange, de métaphores, de signes, de poésie très ancienne et de poésie toute neuve (la même peut-être), d’images, de faire lire, de faire écrire, de se faire le scribe de l’enfant, de poésie-corps, d’acte, d’art pauvre, d’utilité et de sert-à-rien, d’ouverture d’un espace à l’intérieur de soi. Nous avons aussi eu de très justes et bavardes interventions en langue des signes autour de la poésie en langue des signes et de sa traduction, histoire de mentionner la parution de l’ouvrage accompagné d’un DVD: Les Mains Fertiles aux éditions Bruno Doucey.

 A un moment, on est venu nous dire que l’on parlait trop fort car il y avait un autre débat à côté . C’est vrai que la Jeunesse, ça fait du bruit, alors on a commencé à chuchoter, certains ont proposé que l’on rejoigne l’autre discussion en cours mais finalement on a continué , et un peu plus fort me semble-t-il.

Ont été cités dans l’ordre et pour des raisons très différentes Paul Valéry, Winnicot et Michel Drucker.

On aurait pu parler un peu plus de l’importance de la rencontre avec des auteurs, en vrai , des poètes pas morts, et donc parler un peu plus du Centre de Création pour l’enfance de Tinqueux avec Mateja, du vrai et du faux avec David, de l’imaginaire comme porte d’accès non réglementé au réel avec Pierre, des comptines , de chanson avec Tom, etc. Mais on n’avait  plus le temps.

J’aurais pu placer la citation qui me plaît beaucoup de Pol Bury , artiste belge :

« Les mots (…) se permettent et peuvent beaucoup. L’outil est toujours à portée de la main. (…) c’est par ses commodités que les mots m’ont paru être une arme plus efficace, plus redoutable. A l’instar des discours incendiaires, la poésie a toujours la boite d’allumettes en poche. »

Mais on n’avait plus le temps non plus, et j’avais peur de faire mauvais genre ou vieille garde, ce qui revient un peu au même.

On aurait pu conclure aussi, par exemple avec cette phrase que Claire Rengade m’avait été envoyée quand je lui avais demandé si elle avait envie de parler de quelque chose : «On peut le dire en grand, les enfants ont du talent ! » Et je rajouterai, à la manière de Frédéric Pajak dans son Manifeste Incertain tome 4 qui écrit « Liberté obligatoire »:

«Poésie obligatoire » et je rajouterai : « Pour Tous, par tous ».

Mais on a préféré terminer, et on a eu raison, en lisant chacun de la poésie . Je n’ai pas tout noté mais je sais que Pierre Soletti a dit le début d’une poésie écrite par des collégiens, à lire en entier dans la revue Va! Orange :

« Je t’écris en traces friables des extraits de moi pour te connaître, je t’écris en traces friables des extraits de moi pour t’envoyer une joie de vivre, je t’écris en traces friables des extraits de moi pour réveiller un cœur mort… »

Et j’ai lu une phrase de David Dumortier dans « Vous êtes peut-être dans ce livre » édité à La Rumeur libre :

« Une petite fille s’appelait Pâquerette. Devenue femme, on l’appela tout naturellement Marguerite ».

 

Et pour terminer, une petite sélection toute personnelle qui me plaît tant sur le fond que la forme:

 

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