Patakès, ce n’est pas une insulte. Cela peut être une faute de liaison ou, en imprimerie, l’équivalent d’un mastic, pas la couleur de l’imperméable. Il s’agit ici en avant-première d’un modèle réduit de l’exposition que la Friche de la Belle de Mai de Marseille consacre à partir du 12 novembre 2020 aux photographies de Philippe Poncet.
De Boujdour à Beauduc, du bord de mer aux jardins ouvriers de La Mure, un vague chien aboie, des caravanes ne passent pas. On y voit ici une friche, plus loin des cabanes. Au loin on aperçoit les confins. L’horizon est à quinze kilomètres, paraît-il. On ne le quitte pas des yeux.
Il est aussi question de routes et de pannes, de cavales et d’attente, de chiens, de chiffres de chaises. La route noire c’est à La Mure, la route de l’espoir en Mauritanie; c’est aussi la route de la panne. À La Panne se trouvent les caravanes, au bord de mer qui n’est jamais bien loin de la mer. L’amour c’est gai l’amour c’est triste est un film de Jean-Daniel Pollet, qui fut lycéen à La Mure. La panne c’est gai la panne c’est triste. La mer c’est griste.
La scène se déroule en Camargue, au Sahara, en Isère ou en Belgique. Cela n’a guère d’importance. Quelque chose échappe. Le sens de ces photographies reste discret, comme en suspension. Des bribes de récits à fleurs, affleurent, une tonalité et un mouvement se dégagent: variations, préludes et fugues.
Les œuvres seront exposées en miniature, au dixième de leur format, et on montrera de nombreux travaux imprimés de l’auteur, sous des formes diverses, dans des boîtes surtout.
L’exposition est fabriquée par les éditions Cent Pages
On donnera une soirée de gala le jeudi 10 septembre, en ouverture.
Les Gros.