Festival Trouble ton genre: le programme !

Le festival Trouble ton genre, organisé par l’Université Grenoble-Alpes,  aura lieu du 8 au 12 mars 2021.  La nouvelle édition sera virtuelle, excepté l’écoute collective des documentaires sonores qui aura lieu en vrai à la librairie.

Le festival Trouble ton genre, c’est: une semaine pour penser les féminismes !

PROGRAMME

Lien zoom accessible sur le site du festival: https://trouble-ton-genre.fr/ Contact: troubletongenre@gmail.com

LUNDI 8 MARS 2021 / 18h-21h: Comment enquêter sur les féminicides?

Masterclass avec Richard Schittly, chroniqueur judiciaire au Monde ayant contribué à l’enquête publiée en 20201.

Modération: Lucas Do Nascimento, Alice Bonardi et Amélie Nuq

Description: Cette masterclass, assurée par Richard Schittly, correspondant régional du journal Le Monde, présentera la démarche à l’origine de l’enquête intitulée Féminicides, mécanique d’un crime annoncée et menée par une cellule d’investigation d’une dizaine de journalistes pour enquêter sur les quelque 120 « féminicides » perpétrés en 2018. Pendant un an, elles et ils ont interrogé proches des victimes, voisin.es, avocat.es, magistrat.es et exploré les dossiers judiciaires à la recherche de motifs récurrents pour mieux comprendre ce crime. Inédite par son ampleur et son caractère exhaustif, cette enquête a constitué un acte journalistique fort, qui a contribué à mettre à l’agenda politique la question des « féminicides ». La présentation de Richard Schittly sera suivi d’échanges avec le public.

MARDI 9 MARS 2021 / 18h-21h : Qu’est-ce que le féminisme néolibéral? Motivations et contradictions

Conférence de la philosophe Catherine Rottenberg2.

Traduction: Marlène Jouan

Modération: Marlène Jouan et Irène Favier

Description: Pourquoi la « numéro 2 » de l’entreprise Facebook Sheryl Sandberg, la haut-fonction-naire Anne-Marie Slaughter, la fille de Donald Trump Ivanka ou la commentatrice de la chaîne con-servatrice Fox News Megyn Kelly se disent-elles féministes? Qu’entendent-elles par là? S’inscrivent-elles dans la continuité de la seconde vague des années 1960, ou défendent-elles une vision bien particulière du rôle de « la » femme? C’est pour cette seconde option interprétative que penche Ca-therine Rottenberg, dont l’ouvrage L’essor du féminisme néolibéral propose une analyse. Elle viendra présenter une conférence, traduite en direct, et échanger avec la salle, sur cette question encore peu évoquée dans les espaces francophones. Appliquées en effet au cas étatsunien, ses analyses interro-gent un phénomène qui parle pourtant à nos espaces.

MERCREDI 10 MARS 2021 / 18h-21h: Gynécologie en question, gynécologie dans la tourmente? Dialogues entre patient.es et praticien.nes

Table-ronde avec Ghada Hatem, Margaux Collet, Caroline Reiniche, Myriam Dergham, Camille Véran et une membre du CIANE.

Modération: Justine Gardier et Irène Favier

Descriptif: Les violences gynécologiques et obstétricales désignent les violences verbales, physiques et le non-respect du droit des patient.e.s pendant la grossesse, l’accouchement ou lors des consulta-tions. Longtemps restées taboues, ces pratiques sont devenues publiques à partir de 2014, notamment lorsque le hashtag payetonuterus apparaît sur Twitter et incite les victimes à témoigner. Aujourd’hui, les groupes de patient.e.s se multiplient sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences gynéco-logiques et obstétricales. En 2018, le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes publie un rapport3 nommé « Les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical : des remarques aux violences, la nécessité de reconnaitre, prévenir et condamner le sexisme ». Sous la forme d’une table ronde, la soirée du 10 mars proposera une discussion autour de ces questions au cœur de l’ac-tualité féministe et médicale: peut-on exercer une violence tout en ayant l’impression de bien faire? Comment le terme de violence gynécologique a-t-il voyagé, depuis les espaces latino-américains no-tamment, et quels échos a-t-il trouvés? La gynécologie est-elle vouée à reproduire des schémas cul-turels hérités, ou s’exerce-t-elle aussi en conférant aux patient.es leur pleine nature de sujets? Com-ment concevoir, pratiquer, former au soin dans un contexte largement renouvelé par ces récents dé-bats?

Pour en discuter, nous recevrons notamment Margaux Collet, co-rapporteure du rapport du Haut Con-seil à l’égalité sur les violences subies par les femmes en gynécologie, Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne à la Maison des femmes de Saint-Denis, Caroline Reiniche et Myriam Dergham, sage-femme et étudiante en médecine membres de « Pour une Médecine Engagée, Unie et Féministe », une membre du Collectif Interassociatif autour de la Naissance, Camille Véran gynécologue au GHM ayant mené une enquête sur les maltraitances en milieu médical.

JEUDI 11 MARS 2021 / 18h-21h: Intersectionnalité académique, intersectionnalité militante: quels dialogues, quels ma-lentendus?

Table-ronde avec Aurore Koechlin, Fanny Gallot, Fatima Ouassak

Modération: Naïma Ghermani et Laura Péaud

Descriptif: L’intersectionnalité est un concept qui naît aux Etats-Unis dans les années 1980, à la faveur des travaux et du parcours de Kimberlé W. Crenshaw. Reprise ensuite par la sociologie et les sciences humaines et sociales, cette notion désigne le fait pour des personnes de se situer à l’intersec-tion de plusieurs facteurs de domination (la race, le genre, la classe, le handicap, entre autres) et de façonner ainsi des trajectoires individuelles et collectives. Elle est introduite en France dans les an-nées 1990, et surtout 2000, à la fois dans le monde académique, notamment, mais pas uniquement, dans les études de genre ou les recherches dé- et post-coloniales. Cette approche se diffuse également dans le monde militant. C’est justement cette présence dans les sphères académique et militante que nous souhaitons interroger à l’occasion de cette table-ronde. Car les liens entre ces deux mondes, s’ils sont souvent évoqués, exposés, voire dénoncés, sont assez peu questionnés de façon précise et pro-fonde. Nos intervenantes, Aurore Koechlin Fanny Gallot et Fatima Ouassak représentent à elles trois ces deux mondes et c’est à travers leurs échanges que nous questionnerons la notion d’intersection-nalité dans ce qu’elle dit des rapports entre l’université et le monde militant.

Aurore Koechlin est doctorante en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle travaille sur la gynécologie médicale en France. Elle a fait paraître en 2019 La révolution féministe (éditions d’Ams-terdam)

Fanny Gallot est historienne, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Est-Créteil. Elle a coordonné avec Pauline Delage, Féminismes: une révolution mondiale? Paru en 2020 (éditions Textuel).

Fatima Ouassak est militante à Bagnolet, elle a fondé le collectif le Front de mères, un syndicat de parents d’élèves et dirige le Réseau Classe Genre Race. Elle a fait paraître en 2020 La puissance des mères (édi-tions La Découverte).

VENDREDI 12 MARS 2021 /  12h-14h: Je n’ai plus peur de la nuit.

Projection du documentaire des réalisatrices Leïla Porchet et Sarah Guillemet (52 min.)4.

Modération: Amélie Nuq et Irène Favier

Descriptif: Dans les hauteurs des montagnes entre l’Irak et l’Iran, hors du front de guerre, Hélia et Sama ont fait un choix : s’engager pour devenir peshmerga, « celles et ceux qui font face à la mort », nom donné aux combattants kurdes. Engagements, hésitations, déchirements, révélations: le parcours de ces femmes relève d’une expérience humaine qui peut parler à tou.tes, et soulève des questions quant à la forme et l’avenir des sociétés. Les deux réalisatrices viendront nous parler de la trajectoire de ces femmes combattantes, des moda-lités de leur tournage et de leur rapport à ce terrain.

VENDREDI 12 MARS 2021 /  16h45: Hors les murs à la librairie Les Modernes

Ecoute collective de Virginie, Virginia, Simone et moi, documentaire sonore en deux parties de Isa Stragliati5.

1ere partie : Histoire et transmissions (55’07). Où nous redécouvrons l’histoire incroyable du Plan-ning par la voix des pionnières. 2ème partie : Être féministe aujourd’hui (54’13). Où nous explorons cet engagement protéiforme, en partant à la rencontre de féministes, militantes, chercheuses, à Grenoble, à Paris, à Bruxelles.

Modération: Gaëlle Partouche et Naïma Ghermani

Modalités: Gratuit, réservation obligatoire à contact@lesmodernes.com (attention, jauge réduite). L’écoute de la première partie sera suivie d’une discussion, la deuxième partie aura lieu en fonction des règles sanitaires en vigueur à cette date-là.

Avril 2016, le Planning Familial fête ses 60 ans dans ma ville, Grenoble, où fut ouvert en 1961 son premier centre d’accueil. L’occasion de revenir sur l’histoire des luttes du Planning Familial et de questionner le fémi-nisme à travers l’expérience de plusieurs femmes et mon propre engagement. Venant des arts visuels, Isabelle Stragliati se tourne vers le medium sonore en 2002 par le biais du DJing, qu’elle aborde comme une extension de son approche du montage (sous le nom de Rescue). Elle éprouve sa pratique de la radio en expérimentant de nombreuses facettes de l’activité radiophonique avant de la concilier avec son travail de création. Ses productions et performances, qui font autant appel au field recording qu’au documen-taire, à la musique concrète qu’à la techno, sont diffusées sur des réseaux internationaux et des radios natio-nales, lors de festivals et événements internationaux et dans des centres d’art contemporain. Sa création radio-phonique « Le feu qui ne s’arrête jamais » remporte en 2019 le 1er prix du concours international 60 Secondes Radio. Bibliographie: https://www.lesmodernes.com/festival-trouble-ton-genre-la-bibliographie/

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